Guillaume Sardin is an artist & illustrator
working with old stories and today’s world
to have a peek behind the scenes, follow me on instagram
_____
JUMELLES CULTURELLES - JUIN 2022-MARS 2023
Invité par le Château de Mayenne et le Palazzo Pianetti pour participer à l’exposition Franco-Italienne « Jumelles Culturelles », J’ai imaginé trois dessins de formats différents où se déploie un
monde syncrétique, neo hellénistique. Centré autour d’une spiritualité post-effondrement climatique, un retour de baton des esprits de la nature mélangé aux révoltes populaire. Entre révolution climatique et mystique de la nature, un animiste proche la pensée d’Achille Mbembe et du langage des symboles de Michel Pastouraux.
Scènes de Bacchanales
Le premier dessin « Scènes de Bacchanales », un grand format de 6m de long, un carton d’une tapisserie qui ne sera jamais tissée, raconte la chute d’une ville, échos des villes de Mayenne et Jesi. Ici les élements architecturaux des deux villes créées une ville imaginaire, contre pied à la Città Ideale
La procession prends des airs de Bacchanales libre et révolutionnaire dans une ville au bord de l’effondrement, comme les révoltes du paléolithiques de ville El Argar, alors qu’un petit groupe s’est accaparé. Le palais est mis à sac par la foule des bacchantes. La foule heureuse brandit pancartes et drapeaux aux slogans militants, pro-climat et libertarien. Le monde s’effondre, en proie au dérèglement climatique, les gloires du monde ont causés sa perte, les dieux et les déesses de la Nature rejoignent la joyeuse bande des manifestants; eux aussi demandent des comptes. En tête, Cybèle prêt son char tiré par des lions pour transporter le butin du pillage. Au milieu, on grimpe sur une fontaine, un fanion arborant le début de l’internationale, plus loin des vers de Dante. Un Tout-Monde de la fin des temps.
Les deux dessins de format plus petits tissent et retissent encore ce lien entre esprits de la nature et activisme pro-climat. J’ai eu la chance immense d’être invité à les penser pour être exposé côté à côte d’un chef d’oeuvre de Lorenzo Lotto, maitre de la Haute Renaissance.
![Deux dessins se frottent à la Madone à la Rose de Lorenzo Lotto]()
La Vénus du Compte à Rebours
Le plus petit des trois dessins est un hommage à la Venus et Cupidon de Lotto. L’amour et le batifollage sont morts, la fin du monde est proche. Ici Vénus est hybride, à la manière d’un hellénisme lagide. Coiffé de la couronne de Pachama, déesse mère et d’un pectoral Osiriaque. Elle tient dans sa main un papyrus avec le nombre des jours qu’il resteront pour agir pour ralentir le dérèglement climatique, lorsque l’exposition sera terminée. Reprenant le slogan de Dernière Renovation.
La Madonne de la forêt sacrée
Lorenzo Lotto est connu pour ses prédelles qui prolonge l’histoire de ses tableaux. A Jesi, le palazzo Pianetti dispose d’un magnifique enssemble tableau et retable de Saint Cecile. La Madonne de la forêt sacré est imaginée comme une prédelle à un autre chef d’oeuvre de Lorenzo Lotto , La Madonne à la rose. Dans une forêt sacrée, la Madone est en train d’être couronnée de la coiffe de la Pacha Mama. Un monde syncrétique, neo hellénistique, se déploie , un monde où des spiritualités se mélangent. Une foule heureuse, composée d’humains et de dieux, assiste au couronnement, brandissant des banderoles empruntant tantôt à la Divine Comédie, une encyclique du Pape François ou des slogans Zadiste. Au dehors de la forêt, c’est la fin du monde, Canis major annonce le réchauffement climatique et les 4 chevaliers de l’apocalypse pillent, deforestent et tuent.
